jeudi 19 avril 2018

Dentelles et Tulles

DENTELLES
La dentelle est avant tout un ouvrage léger et décoratif à motifs ajourés, que l’on réalise avec un ou plusieurs fils de coton, de lin ou de soie. Contrairement aux jours ou à la broderie, la dentelle n’est pas travaillée sur un support de tissu : elle est entièrement élaborée avec du fil, souvent à partir d’un dessin ou d’un modèle. On distingue deux grands groupes : le travail à l’aiguille, à base de points de feston, et celui aux fuseaux, technique d’entrecroisement des fils.Résultat de recherche d'images pour "dentelle à l'aiguille"
dentelle à l'aiguille

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dentelle au fuseau

Dans le langage courant, pourtant, la notion de dentelle couvre un vaste domaine aux frontières floues. C’est ainsi que l’on baptise improprement « dentelle » des techniques aussi variées que la frivolité, les broderies sur tulle et de type Richelieu ou broderie vénitienne, de même que certains ouvrages au tricot ou au crochet, comme la dentelle d’Irlande, par exemple.

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BRODERIE SUR TULLE
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FRIVOLITÉ A L'AIGUILLE

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BRODERIE VÉNITIENNE DE BURANO
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dentelle d'irlande
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broderie richelieu

Le fil utilisé est du lin, de la laine, du chanvre ou quelquefois de la soie.  L'unique outil de la dentellière est le carreau, aussi appelé tambour ou métier. Pour être complètement précis, il faut y ajouter les épingles à tête, les fuseaux (aussi appelés broquelets à Valenciennes ou bloquets à Lille), le dessin de la dentelle et surtout les mains de la dentellière, éléments le plus important.
Chaque région possède son point : Alençon en Normandie, Valenciennes en Artois et en Flandre, Esprit au Puy.
POINT D'ALENCON




                                            valencienne de Gand                       

  

                                  réseau tressé de valencienne
 

point d'esprit dentelle dupuy

S’il n'existe aucune information précise des dates et lieux originels de la dentelle, il est admis qu'elle a vu le jour au XVIe siècle. Elle est née de préoccupations d'hygiène, mais aussi d’une recherche de luxe et d’élégance. En effet, la chemise devient visible dans l’encolure. Ses fronces sont maintenues par une passementerie de lin que l'on peut découdre facilement lors d'une lessive. La dentelle est désignée comme « passementerie », en 1545, dans l'inventaire de la dot de la sœur de François Ier.
A l’origine apanage des hommes, la dentelle est aussi utilisée par les femmes au XVIIe siècle.
Colbert interdit l’importation de dentelles de Flandre ou d’Italie, en 1665, pour des raisons économiques. Pour faire face aux demandes croissantes, il crée des manufactures royales dans de nombreuses villes : Alençon, Sedan… Il protège ces nouvelles industries de la concurrence étrangère par des droits de douane prohibitifs. La Révolution a provoqué beaucoup de fermetures de manufactures royales dont celle d’Agen. Pour autant, la dentelle est toujours présente au XIXe siècle, période à laquelle Napoléon Ier la réserve au vêtement féminin.
Au cours des siècles, de nombreuses régions produisent de la dentelle (Normandie, Franche-Comté…). Mais, à l’orée de la révolution industrielle, la Haute-Loire et le Nord-Pas-de-Calais, dont le savoir-faire est le fruit d'une tradition manuelle séculaire, réussissent à s'adapter à l'évolution mécanique.
C'est en 1809, dans les environs de Nottingham (Grande-Bretagne), que John Heathcoat, jeune mécanicien, invente le premier métier à tulle, composé d'un système à bobines et chariot. Le brevet est rapidement déposé. Les douanes françaises de l'époque ne permettent pas le commerce avec l'Angleterre : cela n'empêche pas l'exportation illégale des métiers. Ce qui explique leur concentration dans le Nord-Pas-de-Calais. Saint-Pierre-lès-Calais a été la première ville à posséder un métier mécanique, suivie par Caudry en 1820.
En France, Eugène Malhère, ingénieur à Condé-sur-Noireau dans le Calvados, invente le métier circulaire à dentelle équipé d’un appareil à disques en 1886. Il présente le premier métier à tisser à fil à l’Exposition Universelle de Paris en 1889.
De nos jours, la Haute-Loire et le Nord-Pas-de-Calais restent les deux grandes régions de la dentelle en France. La Haute-Loire compte une dizaine d'entreprises d'une centaine de salariés, possédant cent à cent-cinquante métiers qui datent en majorité des années 1920 et 1930 et peuvent être composés de trente-deux à quatre-vingt seize fuseaux.
La dentelle est avant tout une matière première destinée à entrer dans la composition d'un produit fini. L'industrie du vêtement en est donc le premier acheteur ; au premier chef, les maisons de haute couture mettent en œuvre ces produits raffinés.

Peu à peu, des centres dentelliers furent créés en Europe. Venise et plus tard Alençon se spécialisèrent dans la dentelle à l’aiguille, tandis que la dentelle aux fuseaux était fabriquée en Belgique (Bruxelles, Anvers, Bruges), en Italie (Milan), en Allemagne de l’Est (Annaberg, Schneeberg), dans les comtés du centre de l’Angleterre, ainsi que dans la petite ville de Tonder au Danemark.

En France, les dentellières sont très localisées. Citons tout d'abord Le Puy-en-Velay, tête de proue de la dentelle d'hier et d'aujourd'hui. Citons aussi la Normandie, Alençon bien sûr, mais aussi Caen. N'oublions pas non plus le Nord et le Pas-de-Calais avec Calais, Valenciennes, Bailleul, Arras...
















dentelle de Calais





Pendant des siècles, anonymement, la dentellière a produit ce tissu ajouré composé de fils enlacés. Assise sur le pas de sa porte ou éclairée par une bougie au coin du feu, inlassablement, ses doigts font valser les fuseaux. Les fleurs, les rosaces, les festons naissent comme par magie de cette danse effrénée.

Le travail de la dentelle exige une certaine formation qui avait lieu jadis en famille, en apprentissage ou, au XIXème siècle, dans des écoles spécialisées. Dans les régions à tradition dentellière, l’enfant s’initiait à cet artisanat vers sept ans, parfois déjà dès sa cinquième année ; les carreaux ou coussins aux dimensions réduites étaient aussi courants que les modèles miniatures de fers à repasser. L’éducation des fillettes avait souvent pour but principal -voire exclusif- l’apprentissage des techniques de la dentelle aux fuseaux ou à l’aiguille.

Au XIXème siècle, l’enseignement tenta de s’organiser pour permettre aux ouvriers des manufactures de rivaliser avec les machines. Des écoles d’Etat se mirent à assurer la formation des professeurs. De nombreux dessinateurs de modèles firent leur entrée dans l’industrie à cette époque. La scolarisation obligatoire jusqu’à douze ans fut l’un des facteurs du déclin de la production dentellière enfantine, au même titre que l’arrivée de la mécanisation de la dentelle et le désintérêt général pour une profession difficile et mal rétribuée. L’Etat français se préoccupa au tout début du XXème siècle de stimuler l’enseignement dentellier, en particulier en Normandie et en Auvergne, mais il ne put empêcher le coup de grâce porté à la dentelle par la première guerre mondiale.
Un certain nombre d’écoles ont survécu à toutes ces vicissitudes, notamment à Alençon, Valenciennes, Bailleul et au Puy-en-Velay. C’est dans cette dernière ville, et à l’initiative de Mme Mick Fouriscot, que le président Giscard d’Estaing a permis en 1974 la création d’un Atelier Conservatoire national de la dentelle du Puy, dont Madame Mick Fouriscot fut la directrice. Cet atelier est rattaché aux Manufactures Nationale des Gobelins, de Savonnerie et de Beauvais. Le but recherché dans cette création est de permettre à cette technique de perdurer au-delà de la mode et des vicissitudes. Les personnels sont devenus fonctionnaires de l’Etat. En Belgique et en Angleterre, des structures privées ont été mises en place pour sauvegarder l’enseignement de la dentelle. L’intérêt du public pour cet artisanat se fait plus marqué depuis les années 1980, comme l’indique, dans les régions dentellières, le succès de nombreux cours du soir et des stages, souvent prévus pendant les périodes de vacances.

http://www.cite-dentelle.fr/fr/accueil/la-cite/historique/l'usine-boulart/566ef5651a6c7e58078b45c8/l%E2%80%99usine-boulart

Le travail au fuseau:


On peut dire, en quelque sorte, que cette technique existait déjà auparavant sous une forme différente, celle de la passementerie. Cette dernière était pratiquée plus particulièrement par les hommes et avec des fils d'or, d'argent ou de cuivre le plus souvent. L'utilisation par les femmes de fils de lin blanc fut donc une grande nouveauté.

Le dessin de la dentelle à exécuter est réalisé sur un carton fixé sur le métier par des épingles enfoncées verticalement. Le motif est constitué d'une multitude de points représentant chacun le futur emplacement d'une épingle. Chaque point est minutieusement percé avant le commencement de la dentelle. Toutes les dentelles aux fuseaux sont faites à partir d'une même technique qui consiste à entrelacer des fils, ce qui donne un aspect tissé caractéristique. Un point, constitué d'un ou plusieurs croisements, est fixé grâce à une épingle, celle-ci étant retirée lorsque l'ouvrage est avancé de quelques centimètres. Bien sûr, il existe toutes sortes de croisements qui peuvent être reliés entre-eux de multiples façons.


Le raffinement de ses motifs et sa complexité croissance ont fait de la dentelle aux fuseaux un art tout différent de celui des passements. Il existait d'autres types de dentelles qui s'apparentent à la dentelle aux fuseaux telles que le burato ou le reticella. 
Buratto sfilato - Filé e crivo
Burato


Dentelle Reticella -  XIXème Siècle Exposition de dentelles - Salon l'Aiguille en fête 2011 - La Villette

Reticella

Le travail à l'Aiguille:
Originaire de Venise, la dentelle d’Alençon nécessite une division et une spécialisation du travail. Il faut dix étapes pour exécuter le Point d’Alençon et autant d’ouvrières que d’opérations. Cette dentelle est réalisée sur un support en vélin ou parchemin avec une aiguille et du fil de lin.

Les étapes de fabrication s'organisent ainsi :

- le dessin, le piquage et la trace sont les trois étapes préparatoires avant l'exécution du fond : le réseau.
- le décor est ensuite réalisé selon différents points de remplis puis de modes variés.
- la brode donne le relief à ce décor.
- l'enlevage, l'éboutage, le régalage permettent de détacher la dentelle du support provisoire en parchemin.

Pour la réalisation d'un médaillon, le travail est achevé mais, pour une pièce de grande dimension, il faut assembler les différents éléments réalisés de fabrication grâce à un point de raccroc invisible.

La "frivolité" est une variété de dentelle. Le travail consiste à faire une série de nœuds doubles avec une ou plusieurs navettes. Sont utilisés du fil de soie ou plus fréquemment du fil de coton mercerisé.
https://youtu.be/zBasBnhdWOY
http://www.bluemarguerite.com/Loisirs-creatifs/techniques-841-frivolite-a-l-aiguille.deco


Superbe étole de mariée en Point de Gaze " Point de Rose " dentelle de Bruxelles à l'aiguille, vers 1880-1900. Rare étole à beau décor fleuri finement réalisé à l'aiguille, chacun des pans orné de larges… - Coutau-Bégarie - 21/04/2017
Dentelle de Bruxelle à l'aiguille pour un châle de mariée vers 1880
au point de Gaze et point de Rose

TULLES


http://lepoinctdetulle.com/poinct.html
Le tulle est un tissu transparent, ajouré et vaporeux dont l'ancêtre est le point de filet que les égyptiens fabriquaient à la main à partir de franges. Cette étoffe doit son nom à Tulle, le chef-lieu de la Corrèze, où elle était fabriquée au 19e siècle.
Le métier à tulle a été inventé en Angleterre à la fin du 18e siècle pour imiter la dentelle. Le tulle était alors tissé en fil de lin et agrémenté de broderies et de jours à l’aiguille.
"Le tulle fabriqué alors était cependant peu résistant et obligeait les fabricants à coller les fils avec de l’apprêt, réduisant ainsi la souplesse de la maille. [...]

C’est l’invention, par Heathcoat, du tulle bobin à Nottingham en 1808 qui révolutionne l’industrie du tulle. La fabrication de cette maille se fait désormais à la verticale et est composé d’un fils de chaine vertical (cf. Schéma ci-contre : fils jaunes) et de deux trames obliques qui se croisent (cf. Schéma ci-contre : fils rouges et bleus). Les tulles unis fabriqués par la suite ne seront plus qu’une déclinaison de ce tulle bobin tissé sur des métiers verticaux." 
 Les premiers tulles furent d’ailleurs tissés avec du fil de lin, à l’instar de la dentelle blanche, et additionnés de broderies et de jours à l’aiguille, toujours pour imiter la dentelle.

Tulle de Valenciennes
Tulle de Valencienne
Ces métier mécaniques arrivent en France dès la fin du XVIIIe siècle afin de concurrencer le tulle anglais. Toutefois, la qualité du tulle anglais était bien supérieure et, pour ne pas décourager les producteurs nationaux, Napoléon en fit interdire l’importation en 1802.
Ce qui toutefois n’empêche pas les Anglais de continuer à perfectionner leur machines.
 Enfin John Leavers paracheva le système en 1813, en inventant un procédé qui permet de produire un modèle fantaisie en même temps que le fond de tulle est fabriqué. Ce tissu continua ensuite de faire les beaux jours de la mode…
Robe du soir des Soeurs Callot recouverte de tulle métallique brodée. 1909

Robe du soir des Soeurs Callot recouverte de tulle métallique brodée. 1909




dimanche 1 avril 2018

Couturier et Chorégraphe


En 1924 Chanel créer les costumes pour " le train bleu" de Diaguilev

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https://youtu.be/IRkVMFmHiVg

 Gabrielle Chanel sait s'entourer d'amis particulièrement créatifs. Parmi ses intimes, des artistes, poètes, compositeurs, peintres ou écrivains tels que Jean Cocteau, Pablo Picasso et Serge de Diaghilev
En 1924, elle amène sur la scène du Théâtre des Champs-Élysées sa mode de libération des femmes. Dans le ballet Le Train Bleu créé pour les Ballets russes de Serge de Diaghilev sur un livret de Jean Cocteau, le pyjama de plage popularisé par l'incroyable couturière fait son show. Le rideau de scène est signé d'un de ses autres proches, Pablo Picasso et réalisé d'après sa gouache datant de 1922, La Course, deux femmes courant sur la plage
Le Train bleu symbolise à lui seul toute cette époque des Années folles, entre luxe, joie et liberté après des années terribles de privations dues à la guerre. Les gens aisés retrouvent le chemin de la mer et du soleil grâce notamment aux voies de chemins de fer dont ce fameux Train bleu est l'exemple parfait. 
Reliant l'Angleterre avec la Méditerrannée, il a été mis en circulation le 9 décembre 1922 par la Compagnie internationale des Wagons-Lits (CIWL). C'est le directeur de la compagnie des Ballets Russes, Serge de Diaghilev, qui immortalisera les nouveaux loisirs modernes avec son spectacle d'un nouveau genre. Cette pantomime dansée et comique dévoilait les nouvelles façons de vivre et de profiter des bourgeois entre les habitudes de baignade, de tennis, de golf et de gymnastique. Les vêtements audacieux de Coco Chanel taillés dans du jersey, simples (noir, blanc, rayures) et pratiques symbolisaient la liberté (des mouvements) d'une nouvelle époque.


En 1959 Yves Saint Laurent créer les costumes de " Cyrano De Bergerac" de Roland Petit
















Croquis de costume pour Roxane à l'acte I du ballet Cyrano de Bergerac chorégraphié par Roland Petit au théâtre de l'Alhambra, Paris, 1959., © Musée Yves Saint Laurent Paris
Croquis de costume pour Roxane à l'acte I du ballet Cyrano de Bergerac chorégraphié par Roland Petit au théâtre de l'Alhambra, Paris, 1959.
© Musée Yves Saint Laurent Paris

En 1958, descendu chez le libraire pour acheter un livre à sa fille Valentine, le chorégraphe Roland Petit découvre par hasard l’histoire de Cyrano de Bergerac en bande dessinée. Très vite, il en imagine une version dansée et va y travailler pendant deux mois. Il choisit sa femme, Zizi Jeanmaire, pour incarner Roxane et demande à Yves Saint Laurent de réaliser les costumes. C’est la première collaboration d’une longue série entre le chorégraphe et le couturier.  
Si je n’avais pas été couturier, je me serais sûrement consacré au théâtre. Jamais je n’oublierai l’émotion que j’ai ressentie à l’âge de treize ans en voyant se lever le rideau sur l’admirable décor de L’École des Femmes de Christian Bérard. Depuis, grâce à Roland Petit, les portes de ce monde mystérieux et merveilleux m’ont été ouvertes. Mes rêves d’enfance sont devenus réalité en prenant les visages de Zizi Jeanmaire, de Maïa Plissetskaïa, de Madeleine Renaud, d’Edwige Feuillère, d’Arletty et, plus récemment, de Delphine Seyrig et de Jeanne Moreau.
[…]
J’ai pu, à mon tour, devenir l’illusionniste qui transforme la toile en brocart, le miroir en lac, le verre en joyau, les rubans en forêt, le tulle en brume. Les sortilèges du théâtre me sont apparus comme un refuge plus vivant et plus brillant que la réalité. À peine y avais-je goûté que je me suis senti appartenir à cette grande famille de magiciens et de bateleurs, qui je l’espère, m’auront reconnu et adopté.

Yves Saint Laurent collabore de nouveau avec Roland Petit en 1965 pour " les couleurs de notre dame de Paris"


Lorsque nous avons travaillé, Roland Petit et moi, sur Notre-Dame de Paris, nous n’imaginions pas que trente ans plus tard ce ballet serait encore à l’affiche de l’Opéra de Paris. Dès sa création, ce fut un succès, aujourd’hui c’est un classique. Classique de la modernité, de l’invention, de l’imagination. J’ai voulu que les costumes soient colorés comme les vitraux d’une cathédrale et j’ai emprunté à Mondrian le costume de Phoebus. J’ai essayé d’accompagner la jeunesse intemporelle de la chorégraphie. Celle des variations d’Esmeralda, des pas de deux et des pas de trois. Les juges du tribunal, les mouvements louches de la cour des Miracles, le trouble de Frollo et la tendresse si émouvante de Quasimodo m’ont inspiré, comme une fresque du Moyen Âge.  
Yves Saint Laurent, septembre 1996;


Dries Van Noten a travaillé pour la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaecker pour " rosas danst rosas" en 1983

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https://www.youtube.com/watch?v=_amsR6NdYhw


Anne Teresa De Keersmaecker déboule sur la scène internationale en 1983 dans Rosas danst Rosas – une fugue minimale sur le désir féminin. Sa façon tout à la fois désinvolte et sensuelle d’endosser le vêtement l’amène à croiser le chemin de son compatriote Dries van Noten à plusieurs reprises. Le couturier signera ainsi les très casual costumes de Just before en 1997, de Drumming en 1998, et de Rain en 2001, le plus grand chef d’œuvre de la chorégraphe flamande dont on vient de fêter l’entrée au répertoire de l’Opéra de Paris. « Il a horriblement bon goût », confie t-elle à Brigitte Lefebvre, directrice de la danse à l’Opéra de Paris, à cette occasion. « Je voulais de la couleur chair pour les costumes. Il est parti de là puis il est allé au rose puis a poussé jusqu'au fushia exubérant, moiré, argenté. C'est très naturel. Il travaille sur les couleurs, les matières, les reflets…. ». Olivier Saillard, rappelle que l’utilisation qu’Anne Teresa De Keersmacker fait des costumes, érigeant parfois l’accessoire au rang d’icône (comme la culotte en coton), « s’inscrit en fait dans la démarche des chorégraphes américains des années 1960-1970, qui s’intéressaient aux « non-vêtements », des « vêtements à bouger », soit très quotidiens, soit laissant place à la nudité. Des vêtements mous, neutres et simples, que Dries van Noten s’est bien approprié ».



Jean Paul Gauthier à travaillé à plusieurs reprises pour la danseuse et chorégraphe Régine Chopinot et la première fois ce fut pour la pièce "Délices" 1983

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https://www.numeridanse.tv/videotheque-danse/delices

Extraits de presses:



« Jusqu’ici on connaissait Régine Chopinot comme l’auteur de pièces courtes et efficaces, réalisées dans un langage purement chorégraphique et très personnel (“Appel d’air”, qui avait valu une médaille à Bagnolet en 1980, “Simone”, “Swim one”, “Grand Ecart”, etc. ). Cette fois, l’entreprise déborde le champ chorégraphique. “Délices” est conçu comme une comédie musicale d’un genre mutant.
 D’abord parce que le cinéma y intervient sur un mode inédit. Il constitue à lui seul tout le décor. Les vidéos projetées sur un écran géant, ne servent plus seulement de support aux images de la danse. Elles remettent les corps en perspective. Plus, en créant leurs propres images, elles déroulent un récit proprement cinématographique qui, loin de toute anecdote, n’en bouleverse pas moins l’ordre traditionnel des perceptions en danse moderne. Autre procédé inédit : le recours à un véritable scénario. Sept nouvelles constituent la trame de “Délices” : quatre chroniques de la vie d’une femme (Un soupçon de jalousie, Correspondance, Palatino, Femme seule en Italie avec un noyé), visitées par trois grands mythes ou récits amoureux (Ballade d’Héloïse et Abélard, Orfeo et Eurydice et Considère, mon amour, jusqu’à quel excès tu as manqué de prévoyance, variations sur les “Lettres de la Religieuse portugaise”). Enfin, la présence de comédiens, surtout celle de Vera Lucia Motta Buona, grosse dame issue d’une troupe de travestis brésiliens, mêlée aux danseurs habituels de Régine Chopinot (Michèle Prélonge, Philippe Découflé ainsi que Monet Robier), tous revêtus des costumes pervers de Jean Paul Gaultier, contribuent à altérer la donne. Des “Délices” ambigus et pas vraiment de tout repos, en somme. »
Ch. A., « De délices en mutants », Libération, 17 janvier 1984

« Il était une fois (..) “Délices”, une sorte de roman-photo chorégraphique dont l’œil du spectateur fait la synthèse. Une œuvre ambitieuse qui, cet été, divisa parfois le public, faute d’y voir suffisamment, en profondeur, le sens second, sinon caché, des choses.
 Image filmique su grand écran  et femme à la fenêtre. Courir, danser, attendre. Ce n’est pas Chopinot. Elle arrivera un peu plus tard. Chaque femme a son histoire d’amour et Hervé Gauville, une à une, les a écrites en prose ou en vers, réinventant les mythes d’Héloïse et d’Abélard, d’Orphée et d’Eurydice, de la religieuse portugaise, et d’autres mythes, atteints du mal d’aimer. Il en est de fort beaux et d’autres un peu grinçants. (...) Du texte littéraire au film, et du film à la danse, l’histoire file bon train. L’écriture chorégraphique l’enrichit de ses nuances, de ses ruptures, de ses rondeurs et de ses à-pic parfois vertigineux. Car c’est elle finalement qui fait le lien de « Délices » et qui traduit ce sens caché, intime où l’on frôle le désespoir, la guerre, la mort aussi bien que l’amour, en chuchotant (...). »
Lise Brunel, « Les délices amoureux de Régine Chopinot », Le Matin, 17 janvier 1984
En 1985 ils collaborent une nouvelle fois pour la pièce " le défilé" qui est une des pièces les plus connus de leur collaboration et ils collaborerons jusqu'en 1993 car ensuite le travail de Régine prend une nouvelle direction.

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tier, « Le Défilé » a pour thème un défilé de mode fantasque et délirant conçu pour seize interprètes. Accueilli pour sa création dans le Pavillon Baltard de Nogent-sur-Marne à l'automne 1985, ce ballet ouvre la deuxième saison du jeune Théâtre contemporain de la danse (TCD).
Brouillant les frontières entre spectacle chorégraphique et show de mode, ce vrai-faux défilé se déroule sur un podium en « T » dont les dimensions ont été corrigées pour permettre aux interprètes une liberté de mouvement, inenvisageable avec les dimensions en usage dans le milieu de la mode. Quatorze tableaux s'y succèdent autour de thèmes visant «  tantôt à exacerber les spécificités morphologiques, tantôt à en inventer, à coups de prothèses et d'accessoires » [1] :

"I La bosse de la danse / II Les hommes bijoux / III Les jokers / IV Les mariés / V Les derniers « cri-nolines » /
VI Les accessoires encombrants : les vacances de m'sieur Dame, Cloche-pied Cloche-tête / VII Les bronzages /
VIII Les coussins / IX Les souvenirs de vacances : Rome, St-Tropez, les bains romains / X Fenêtres sur corps
XI Les vieux slips / XII Manque d'air / XIII Les puzzles / XIV L'étalage"

Au milieu de ce joyeux débalage, les danseurs, mêlés à des comédiens et mannequins, défilent dans des costumes plus burlesques les uns que les autres, mitraillés sous une pluie de flashs qu'évoque un stroboscope mis en place par l'éclairagiste Gérard Bouche, forçant les attitudes que ne manquent pas de provoquer leurs costumes. Car les costumes ne sont pas seulement le sujet de la pièce, mais de véritables partenaires. Par leur poids, leur texture, « les matières semblent animées de leur propre potentiel cinétique, et la danse, qui le réveille, doit s'y adapter, intégrer ses réactions » : « Michèle Prélonge et Claire Servant, toutes deux interprètes dans “Le Défilé”, évoquent, par exemple, le facteur de lenteur introduit dans leur danse par les volumineuses crinolines en tricot blanc qu'elles portaient dans la séquence des “Derniers cri-nolines”. Ces robes à panier étaient non seulement lourdes à entraîner dans les sauts répétés et les chutes à genoux – alors que l'impression donnée est celle d'une légèreté moelleuse –, mais, du fait de leur souplesse et de leur masse, elles réagissaient avec retard dans les tours. Rien ne laisse soupçonner l'effort d'ajustement rythmique qui s'ensuit, ni l'énergie requise. Le travail de la danse n'apparaît pas plus que les corps des danseuses » [2].

Financé en grande partie par des partenaires privés, « Le Défilé » fera ensuite l'objet de tournées internationales. Il est ainsi présenté au Palladium à New York, au Palazzo Pitti à Florence, à la Villa Médicis à Rome, à Milan, au Festival de Lille, au Zénith à Montpellier, à la Maison de la danse de Lyon...
Marc Caro en réalisera une version clip en 1986, « Le Défilé [clip] », n'en retenant que quatre séquences très courtes : « Fenêtres sur corps », « Dernier crinoline »,  « Les Mariés » et « Les Vieux slips » en version accélérée. Le 13 septembre 1987, R. Chopinot présente son « Défilé » à la Maison des arts et de la culture (MAC) de Créteil dans une nouvelle version réduite à douze interprètes.

Jean Paul Gauthier à eu de nombreuses collaboration pour le cinéma, le spectacle et plus récemment il a travaillait pour Ancelin Preljocaj le chorégraphe pour sa pièce " Blanche Neige" en 2008 





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https://www.dailymotion.com/video/xz4cgz


Blanche Neige est un grand ballet romantique et contemporain d’après la version des frères Grimm.

Angelin Preljocaj réunit pour ce projet les 26 danseurs de la compagnie sur les plus belles pages des symphonies de Gustav Mahler. Les costumes sont signés Jean Paul Gaultier, les décors Thierry Leproust.

J'avais très envie de raconter une histoire, d'ouvrir une parenthèse féerique et enchantée. Pour ne pas tomber dans mes propres ornières sans doute. Et aussi parce que, comme tout le monde, j’adore les histoires. Je suis fidèle à la version des frères Grimm, à quelques variations personnelles près, fondées sur mon analyse des symboles du conte. Bettelheim décrit Blanche Neige comme le lieu d’un œdipe inversé. La marâtre est sans doute le personnage central du conte. C'est elle aussi que j'interroge à travers sa volonté narcissique de ne pas renoncer à la séduction et à sa place de femme, quitte à sacrifier sa belle fille. L’intelligence des symboles appartient aux adultes autant qu'aux enfants, elle parle à tous et c’est pour cela que j'aime les contes. 
Blanche Neige est un ballet narratif, avec une dramaturgie. Les lieux sont représentés par les décors de Thierry Leproust. Les 26 danseurs de la compagnie incarnent les personnages dans des costumes de Jean Paul Gaultier.
Angelin Preljocaj.

C'est en 1987 que Christian Lacroix travaille pour la première fois avec l'Opéra National de Paris, en réalisant les costumes du ballet Tarnished Angel de Karol Ermitage.




https://www.facebook.com/ArmitageGoneDance/videos/10152491719965610/


En 1987, il ouvre alors sa propre maison de couture « Christian Lacroix » et réalise son premier défilé de haute couture sur le thème de la Camargue, et d’Arles.


Christian Lacroix dessine aussi des costumes de scène d’opéra et de théâtre pour la création de Tarnished Angel à l’Opéra de Paris, Les Noces de Figaro, Carmen, Phèdre, Cendrillon, etc.

iL Travaille ensuite de nouveau pour l'opéra de Paris en 2001 pour Blanca Li et son "Shéhérazarde"
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http://www.ina.fr/video/1885038001046
BLANCA LI est une chorégraphe impétueuse au style inclassable. Cette Espagnole de 37 ans, électron libre qui anima un groupe de flamenco rap à New York et réalisa un clip pour le groupe français Daft Punk (« Around the Word »), est installée depuis huit ans à Paris, où elle défend la « danse française ». Depuis hier soir, elle est entrée dans le répertoire du Ballet de l'opéra de Paris avec sa version de « Shéhérazade ». Une création, sur la musique de Nicolaï Rimski-Korsakov et dans des costumes de Christian Lacroix, qu'interprètent les étoiles Agnès Letestu (Shéhérazade) et José Martinez (le Sultan Charkhriar). « Ce Shéhérazade , explique Blanca Li, encore stressée par les répétitions, n'a rien à voir avec les danses de ma compagnie dans les Indes galantes (NDLR : opéra de Rameau monté en 1999 au palais Garnier) , c'est un ballet en cinq tableaux qui s'achève en bacchanale. Mon univers des 1001 Nuits est inspiré de la peinture orientaliste du XIX e siècle, et mon style marqué par mon passé de gymnaste, d'élève de Martha Graham et influencé par le flamenco. Pour la première fois, j'ai mis les filles sur les pointes. » 

De nouveau en 2009 Christian Lacroix travaille pour l'opéra de Paris pour la pièce "Joyaux de Georges Balanchine

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https://youtu.be/7MAMqMI6Yoo

Fervent admirateur des femmes, George Balanchine leur rend hommage dans Joyaux, inspiré des vitrines flamboyantes des
bijouteries de la Cinquième Avenue de New York. Émeraudes, Rubis et Diamants se succèdent dans un triptyque savamment orchestré, célébrant les capitales des trois grandes écoles de danse : Paris, New York et Saint‑Pétersbourg. Pour compléter ce tableau lumineux et transformer le spectacle en fête, l’Opéra de Paris a fait appel à l’œil du couturier Christian Lacroix. Artisan de la beauté, il était le plus à même de traduire le rêve de Balanchine dans la conception des décors et costumes.


En 2011 Christian Lacroix collabore une nouvelle fois pour l'opéra Garnier pour la pièce "source" de Jean-Guillaume Bart 

Avec des costumes dessinés par Christian                    Lacroix, Jean-Guillaume Bart veut « faire voyager                        le public vers d’autres temps et d’autres imaginaires ».

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https://youtu.be/bDKh0PsGk6Q


Dans une Perse légendaire, Naïla, esprit d’une source, s’éprend de Djemil, lui-même amoureux de la belle Nouredda promise au Khan. Naïla se sacrifiera pour permettre aux deux mortels de vivre leur amour. 
Jean-Guillaume Bart est encore un tout jeune danseur lorsqu’il déniche ce livret, imaginé par Charles Nuitter et Arthur Saint-Léon, à la bibliothèque de l’Opéra. C’est l’un des seuls vestiges de La Source, créé en 1866, avec sa partition signée Léo Delibes (Coppélia) et Ludwig Minkus (Don QuichotteLa Bayadère), elle aussi intégralement conservée.
Des années après cette découverte, Jean-Guillaume Bart réalise enfin son rêve et remonte La Source au Palais Garnier. « Nous n’avons aucune idée de ce à quoi pouvait ressembler le ballet, indique-t-il. J’ai entièrement recréé la chorégraphie, Christian Lacroix a dessiné de nouveaux costumes et Éric Ruf s’est chargé des décors. » 

Un spectacle ancré dans un Orient merveilleux

Une atmosphère riche et chatoyante pour un spectacle ancré dans un Orient merveilleux. « Je veux faire voyager le public vers d’autres temps et d’autres imaginaires, explique Jean-Guillaume Bart. Je crois que cela a plus de sens que jamais. » 
C’est pourquoi l’ancien danseur étoile, devenu professeur à l’Opéra, a choisi pour son ballet un vocabulaire classique, dans la tradition de l’école française. « La danse classique incarne le beau et le rêve, la pudeur et l’élégance, défend-il. La technique est aujourd’hui trop souvent utilisée dans une perspective de performance alors que l’interprétation classique raconte bien plus. Comme dans mon enseignement, je veux retrouver avec La Source l’essence du geste, l’émotion et l’éternité qu’il va laisser. » 


Avec cette exigence, doublée de prestigieuses complicités et d’une distribution prometteuse, Jean-Guillaume Bart entend avant tout raconter une belle histoire qui, assure-t-il, résonne largement avec notre époque. « La Source évoque notamment le sort des femmes opprimées et le sacrifice de la nature aux désirs des hommes. Il y est aussi question de spiritualité et bien sûr d’amour. »


Issey Miyake Lui aussi Collabore avec un chorégraphe William Forsythe pour la pièce " The loss of small détail" 1992 qui est une pièce qui a demandé plus de 400 costumes de scènes


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http://fresques.ina.fr/en-scenes/fiche-media/Scenes00924/the-loss-of-small-detail-de-william-forsythe.html






En 1991, The loss of small detail atterrit avec armes et bagages sur le plateau du Théâtre du Châtelet, à Paris. Derrière ce titre énigmatique, véritable moteur d'imaginaire comme Forsythe les apprécie, surgit une œuvre magnétique, flashée d'apparitions insolites. Dans les costumes plissés d'Issey Miyaké, sous les coups de massue sonores de Tom Willems, complice de toujours du chorégraphe, les danseurs déflagrent. Des flocons de neige, parfois noirs comme du charbon, tombent sur le plateau. Sensation de voir un paysage jamais vu, inspiré entre autres par des textes de l'écrivain japonais Yukio Mishima et de Forsythe lui-même. Des mots en anglais défilent sur des écrans ou sont aboyés au micro par des interprètes. Les thèmes annoncés en étaient : l'évolution humaine, le cerveau, la mémoire... Ce spectacle donna lieu à une suite courte d'une vingtaine de minutes intitulée The second detail, créé en 1991 pour le Ballet national du Canada.
Avec cette pièce d'une ampleur esthétique inouïe dont il signait la chorégraphie, le décor et les lumières, Forsythe (né en 1949) s'affirmait une fois encore comme l'un des artistes de premier plan du spectacle vivant. Depuis ses pièces de danse pure comme Artifact (1984) à ses productions plus théâtrales comme The loss of small détail ou encore Eidos/Telos (1995), il n'a eu de cesse de presser les codes de la danse pour en extraire un jus neuf. C'est en 1983 que sur une invitation de Rudolf Noureev, alors directeur de la danse à l'Opéra de Paris, Forsythe commence à faire parler de lui en France. Il crée France Danse pour quelques interprètes de la compagnie parisienne. Il reviendra en 1987 pour chorégraphier In the middle, Somewhat Elevated. Il faudra ensuite attendre 1999 pour qu'il franchisse le seuil du Palais Garnier avec une série de pièces courtes, défi cinglant à la technique classique.
Né au Etats-Unis en 1949, William Forsythe, fan de comédies musicales et de Fred Astaire, intègre la compagnie de John Cranko à Stuttgart en 1973. Onze ans plus tard, en 1984, il prend la direction du Ballet de Francfort dont il va faire l'une des troupes de choc des années 90. Il en sera le directeur jusqu'en 2004, date à laquelle la municipalité de Francfort décide de ne pas renouveler son contrat. Désormais à la tête de la Forsythe Company, installé entre Francfort et Dresde, il poursuit son travail, sur un versant plus expérimental, avec une troupe restreinte.
De base classique, très influencé par le maître américain George Balanchine (1904-1983), il en a exacerbé les déhanchements, le jeu de bras qui voltigent autour du corps, les déséquilibres. Jusqu'à l'écartèlement parfois même ! Son utilisation des pointes pour les danseuses par exemple explose la virtuosité en mille morceaux. Forsythe a donné une nouvelle définition de la féminité, plus autoritaire, plus écharpée aussi, au diapason d'un monde chaotique. Son extension magique et féroce du vocabulaire et de la syntaxe classique a fait naître une langue d'aujourd'hui tranchante et sèche. Féru de philosophie et de littérature, il s'appuie sur des textes (Derrida, Bergson,Woolf...) dont il découpe parfois des phrases pour les inclure dans ses pièces.
Si son geste artistique a considérablement changé depuis le milieu des années 2000 se tournant vers des zones plus expérimentales et proches des arts plastiques, chacune de ses pièces propose une nouvelle hypothèse sur le mouvement, son rapport à la musique, au texte ou aux arts plastiques. Ses spectacles récents comme Decreation ou Yes we can't (par ailleurs déconseillé au moins de 12 ans) mettent en scène des personnages gesticulant et douloureux qui vomissent leur malaise. Ligne de danse tordue pour état de crise sans merci. L'évolution de Forsythe prend un tour violemment conflictuel.  Rosita Boisseau


Il y a aussi Azzedine Alaia qui à travaillé pour Carolyn Carlson
pour la pièce " Light Bringers" en 2000
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Création réalisée lors de  la Biennale de Venise sur une musique de Philip Glass, lorsque Carolyn Carlson est directrice de la section danse de la Biennale de Venise. 

Ricardo Tisci lui aussi créer des cotumes pour l'opéra garnier, pour la pièce " le boléro de Ravel" revisité par Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jatlet


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https://youtu.be/3WqjTP5hL1k

On pourrait les qualifier de “tisciesques” à l’extrême. Lorsque Riccardo Tisci, alors directeur artistique de la maison Givenchy, est appelé en 2013 à créer les costumes du Boléro de Maurice Ravel, chorégraphié par Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet, le créateur délivre un condensé de ses thèmes favoris, de ses obsessions et même de sa philosophie esthétique. En parfaite osmose avec l’artiste Marina Abramovič, son amie de longue date et scénographe de ce Boléro, il semble inventer les codes d’un culte nouveau marqué par une spiritualité indéfinie, qui dépasserait la question du bien et du mal – un célèbre parfum de la maison Givenchy ne s’intitule-t-il pas d’ailleurs « Ange ou Démon » ? Le couturier y exprime également toute l’envergure de son romantisme sombre, ou encore “une vision romantique de la mort”, selon la formule qu’il utilisait lui-même lors de la présentation d’une de ses collections où un crâne en céramique se retrouvait affublé d’ailes, tel un ange.


Karl Lagerfled lui même créera les costumes de " Brahms Schoenberg Quartet" une pièce de Georges Balanchine monter par Benjamin Millepied en 2016




Karl Lagerfeld signe les costumes du "Brahms-Schönberg Quartet" le dernier ballet de Benjamin Millepied à l'opéra de Paris

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https://youtu.be/9LBK1YxrKRI

Pour son dernier ballet à l'Opéra de Paris, Benjamin Millepied a choisi l'extravagance et l'élégance. Il a demandé à Karl Lagerfeld de concevoir une collection toute particulière pour habiller les danseurs  du “Brahms-Schoenberg Quartet” de George Balanchine.  Le "Kaiser de la mode" a conçu l’ensemble des tenues dans un damier de noir et blanc.


Chanel et les costumes de scène 

La star de la couture a ainsi renoué avec une tradition de la maison Chanel : la fabrication de costumes de scène. La mission  est bien différente du travail habituel de Karl Lagerfeld. "On ne peut pas prendre des vêtements haute couture pour faire du théâtre ou du ballet. Ça ne marche pas du tout, c'est une autre technique", explique-t-il au micro de France 2.

À la demande de Benjamin Millepied, le grand couturier a donc imaginé des costumes différents pour les quatre mouvements du ballet créé en 1965 par George Balanchine pour le New York State Theatre. Comme à son habitude, le directeur artistique de Chanel a vu les choses en grand. Il signe également les décors cette majestueuse collaboration. 

Des costumes à l'épreuve de tout

Les entrailles de l'Opéra Bastille sont une ruche bourdonnante, rythmée par les répétitions des musiciens, de danseurs et des étoiles. En coulisses, les couturières font les dernières retouches directement sur les danseurs. Contrairement aux défilés de haute-couture, "le costume doit être à la fois beau et fonctionnel", souligne le danseur étoile Mathieu Gano.
Les ateliers de l'opéra travaillent divinement. C'est pas des tutus de tata ici !
Karl Lagerfeld

Pour concevoir cette collection hors norme, Karl Lagerfeld s’est inspiré "du XIXe siècle de Brahms, de la modernité de l’époque récente de Schönberg, des peintures de Hoffmann et de Klimt, mais aussi de la célèbre porcelaine de Wiener Werkstätte" rapporte t-il a l’AFP.  Pas moins de 100 costumes ont ainsi été façonnés en trois mois.



Nous terminons cette balade avec Olivier Roustaing de chez Balmain qui en 2017 pour Sébastien Bertaud et l'opéra de Paris à créer les cotumes de la pièce "Renaissance"
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https://youtu.be/UuOu1DVLc3I



DCH : A propos des costumes, pourquoi avoir souhaité travailler avec Olivier Rousteing ?
Sébastien Bertaud : Je voulais faire un ballet classique d’aujourd’hui, avec des costumes de notre époque. En outre, j’avais à cœur de poursuivre la tradition de collaboration entre la danse et la haute couture. J’ai en tête des exemples illustres, comme Le Train Bleu  de Nijinska avec Coco Chanel (créé par les Ballets Russes en 1924 au théâtre des Champs-Elysées), ou Notre-Dame de Paris de Roland Petit avec les costumes d’Yves Saint-Laurent à l’Opéra Garnier. Le travail d’Olivier Rousteing s’inscrit dans notre époque et témoigne d’un grand savoir faire, d’un vrai raffinement. Son audace et sa créativité appartiennent à cette tradition d’excellence à la française. 
DCH : Renaissance est-il un ballet classique ?
Sébastien Bertaud : C’est en tout cas la plus classique de mes pièces. Ma proposition est celle d'un ballet classique d’aujourd’hui. On y trouvera plus de luminosité que dans mes précédentes créations. Cette démarche éveille en moi l’envie de créer de nouveaux ballets pour des danseurs de formation classique, de me pencher à l’avenir sur des relectures du répertoire et de réunir autour d’elles des artistes innovants, d’horizons différents, comme à l’époque des Ballets Russes de Diaghilev. J’aime l’idée de créations générationnelles. Si mon esthétique se rapporte à celle du ballet, j’ai décalé certains éléments dans une perspective contemporaine, en m’interrogeant par exemple sur le sexisme de certaines figures du ballet traditionnel. Durant les workshops de l’Académie, William Forsythe avait souligné la question des stéréotypes de genre dans le ballet. Pour moi un pas de deux peut-être aussi bien dansé par deux hommes, ou deux femmes. Ma pièce s’inscrit dans cette vision progressiste du ballet.


  • « Bien sûr que j’aime la couture autant que le théâtre. Je crois que j’ai pris ce tournant à cause des années 80 et 90 qui étaient tellement théâtrales que chacun y jouait un rôle. » (Vogue.fr) Le couturier français est aussi un prolifique costumier de théâtre, de ballet et d’opéra. En mars 2017, il signait sa sixième collaboration avec le ballet de l’Opéra de Paris pour l’adaptation, en chaussons, par George Balanchine du Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare.  L’univers de cette forêt enchantée peuplée d’elfes et de fées imaginée a tout particulièrement inspiré Christian Lacroix qui signe aussi les décors : une forêt bleue, des arbres en fleurs roses, des fées aux ailes bleues enrichies de cristal Swarovski, des couleurs puissantes de tutus et de robes allant du rouge au turquoise. Une féérie totale sous des doigts de fée. C’est en 1987 que Christian Lacroix est appelé pour la première fois pour imaginer les costumes du ballet Tarnished Angel chorégraphié par Karol Ermitage. Il continuera à habiller l’Opéra de sa riche féérie en 2001 pour le Shéhérazade de Blanca Li, Joyaux de George Balanchine en 2009 et La Source de Jean-Guillaume Bart en 2011. Des tutus, vestes et pourpoints verts, rouges, bleus ou champagne rendent hommage à l’univers originel de la danse classique pour Le Palais de cristal en 2014. 









  • « Bien sûr que j’aime la couture autant que le théâtre. Je crois que j’ai pris ce tournant à cause des années 80 et 90 qui étaient tellement théâtrales que chacun y jouait un rôle. » (Vogue.fr) Le couturier français est aussi un prolifique costumier de théâtre, de ballet et d’opéra. En mars 2017, il signait sa sixième collaboration avec le ballet de l’Opéra de Paris pour l’adaptation, en chaussons, par George Balanchine du Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare.  L’univers de cette forêt enchantée peuplée d’elfes et de fées imaginée a tout particulièrement inspiré Christian Lacroix qui signe aussi les décors : une forêt bleue, des arbres en fleurs roses, des fées aux ailes bleues enrichies de cristal Swarovski, des couleurs puissantes de tutus et de robes allant du rouge au turquoise. Une féérie totale sous des doigts de fée. C’est en 1987 que Christian Lacroix est appelé pour la première fois pour imaginer les costumes du ballet Tarnished Angel chorégraphié par Karol Ermitage. Il continuera à habiller l’Opéra de sa riche féérie en 2001 pour le Shéhérazade de Blanca Li, Joyaux de George Balanchine en 2009 et La Source de Jean-Guillaume Bart en 2011. Des tutus, vestes et pourpoints verts, rouges, bleus ou champagne rendent hommage à l’univers originel de la danse classique pour Le Palais de cristal en 2014. 






















  • Le Obi Japonais

    http://www.mitateplus.net/page-26/index.html Le obi, est la ceinture que portaient les japonais sûr leur kimonos et qu'ils portent en...